MATIÈRES - CHAPITRE I

  • A l’été 2021, Pampelonne posa les bases de la vision de la Haute Parfumerie par erEvan. Au prolongement de l’essence de la marque, le créateur entend poursuivre cette invitation au voyage et à la découverte qui lui est chère.La collection “Les Eaux”, présente 8 senteurs imaginées comme des histoires autour de la Côte d’Azur, pour laquelle erEvan et son partenaire, un des leader mondiaux de la conception olfactive, ont parcouru le globe à la recherche des meilleurs filières et artisans nécessaires à l’extraction de ces essences. Ainsi, aucune essence de synthèse n’est utilisée à l’élaboration des senteurs erEvan, mais uniquement les plus qualitatives des essences naturelles, garantissant ainsi le haut standard que le créateur tenait à apporter à ses fragrances.Voici l’histoire de quelques une d’entre elles, ainsi que leur méthode d’extraction.

  • La Rose de Damas, tirant son nom de la capitale syrienne d'où elle est originaire, est connue des hommes depuis l’antiquité. C’est en Perse que sa culture se développera, affublant l’empire du nom d’Empire des Roses. Envoûtante, elle est très vite réputée au sein des classes savantes. C’est au début du 11eme siècle que sa distillation est maîtrisée, lui conférant vertues apaisantes, rééquilibrantes ou anti-oxydantes. erEvan la source de nos jours au Maroc, où son parfum est extrait par hydrodistillation. Les pétales sont chauffés dans de grands alambics d'eau bouillante pendant 30 minutes. La vapeur se dégageant de ce procédé sera alors refroidie, et décantée, afin d’en créer l’huile essentielle.

  • Le Santal choisi par erEvan pour ses créations olfactives est originaire d’Australie. Le parfum que renferme son écorce le classe parmi la catégorie des bois aromatiques. Réputé depuis plusieurs millénaires pour ses facultés olfactives, on retrouve trace du Santal dans les embaumements réalisés en Egypte Antique, ou bien comme matière première utilisée dans la construction de temple au travers de l’Asie. Des vertues médicinales lui sont également découvertes : en Inde, il combat les inflammations, mais également l’anxiété. Ses attributs olfactifs croissent au fur et à mesure que l’arbre vieillit ; ainsi, il faut attendre ses 25 ans avant de le couper et déraciner. Son parfum est extrait de la même manière que la Rose de Damas, par hydrodistillation.

  • Le Poivre Rose, également appelé Baie Rose, est une espèce originaire d’Amérique du Sud. Sa culture se situe aujourd’hui majoritairement entre le Brésil et la Martinique. Incontournables du monde culinaire, ces baies sont excellentes pour la santé, tenant un rôle antiseptique et antispasmodique puissant. En parfumerie, son huile essentielle est extraite par ce que l’on appelle l’extraction par solvants volatils. Après séchages des fruits, ceux ci sont disposés dans de grandes cuves, ou des grilles sont étalées sur toute la hauteur pour pouvoir les disposer. Après avoir été plongé à plusieurs reprises dans ces cuves remplies de Benzene, les baies sont alors essorées et sorties des cuves. Le solvant, ayant capté toutes leurs molécules olfactives, sera alors chauffée, et son évaporation donnera une patte appelée concrete. Lavée et purifiée à l’alcool, puis filtrée, la concrete se transforme en absolue, matière pure essentielle à l’élaboration du parfum et traduisant parfaitement les qualités olfactives de la baie.

  • Tout comme les plantes citées précédemment, la Lavande est millénaire. Originaire du bassin méditerranéen, son climat sec et tempéré aux hivers doux étant propice à sa culture, on retrouve trace de la lavande au cœur de nombreuses civilisations. Ici encore, les égyptiens l’utilisaient lors des cérémonies funéraires, et en déposaient dans les tombeaux. Estimée comme précieuse par les romains, ces derniers l’utilisèrent pour parfumer leur lessives, termes, et l’utile également en parfum corporel allié à de la myrrhe. Des premières vertues lui sont alors découvertes ; son parfum est considéré comme un excellent astringent, insecticide et sert à l’élaboration d’onguent. Toujours en Rome Antique, certaines courtisanes l’utilisent également pour son côté aphrodisiaque. C’est au Moyen Age que son étude sera renforcée et le champ de son application médicale élargit, guérissant ou apaisant bon nombre de maux ; de tête, pulmonaires, sommeil troublé… Tout comme le Santal et la Rose de Damas, c’est par hydrodistillation que son parfum est extrait.

  • Originaire du Mexique, la tubéreuse est une fleur aux attributs uniques : elle est en effet considérée comme la tige au pouvoir olfactif le plus puissant, résistant même deux jours après sa coupe.Longtemps utilisée par les Aztèques au cours de rites et cérémonies, ainsi qu’en parfum pour le chocolat produit, elle est introduite en Europe après la découverte de la région par les Espagnols, et rapatriée au sein de leurs caravelles. Sa singularité immédiatement reconnue de tous, elle sera par la suite introduite en Asie, ainsi qu’en Afrique du Nord. La cour de Versailles, sous le règne de Louis XIV, l’adopte instantanément. Les cours de Versailles et le Trianon s’en parent, et plus tard Marie Antoinette arborera la fleur comme parfum. Son introduction à Grasse fera de la Tubéreuse un des piliers de ce qui sera alors considéré comme la Parfumerie à la Française. Son caractère envoûtant et narcotique est immédiatement reconnu et conduit à de drôles d’usages. Les jeunes femmes seront en effet interdites de se balader au sein des champs les cultivant, risquant d’être perverties par la connotation sensuelle et amoureuse qu’elle porte alors.Comme le Poivre rose, le parfum de la tubéreuse est extrait grace aux solvants volatils, la fleur étant trop fragile pour l’hydrodistillation.