L'EXTRACTION

  • L’histoire de l’univers olfactif remonte à l’aube de bon nombres de civilisations. Comme évoqué au travers de notre article au sujet des matières premières composant notre collection, l’Egypte, l’Asie, ou bien le Proche-Orient sont des témoins millénaires de cette évolution.

  • L’extraction, procédé de captation de l’essence olfactive de la matière première, apparaît sous la forme de l’enfleurage, et notamment en Egypte. Il est pratiqué de deux façon ; à froid et à chaud. L’enfleurage à chaud est le résultat de l’infusion de fleurs, ou autres matières olfactives, dans un corps gras alors chauffé à une température comprise entre 40 et 60 degré, en fonction de la matière extraite. L’ensemble est alors mélangé à fréquence importante afin de saturer la graisse d’arôme. Le résultat obtenu, appelé pommade, sera filtré et décanté à l’alcool, donnant ce que l’on appelle absolue. Réalisé à froid, l’enfleurage consiste alors en l’application de graisse sur un longue plaque de verre, sur laquelle les fleurs sont alors déposées délicatement. L’ensemble sera alors filtré et décanté de la même manière que pour le premier procédé.

  • Les évolutions techniques et industrielles démocratisent la distillation, procédé antique lui aussi, jusqu’alors peu utilisé. Le système se présente ainsi ; un alambic est rempli de la fleur ou plantes dont on veut extraire l’essence. Cette cuve est alors chauffée à l’eau. La vapeur qui s’en dégage, évacuée au travers d’un conduit relié, puis condensée pour obtenir une huile essentielle. L’eau florale sera alors obtenue après avoir refroidi cette huile, par la collecte de la condensation en résultant. L’expression, elle, est une forme d’extraction spécifique aux fruits de types agrumes. C’est son écorce qui renferme toute la puissance olfactive du fruit. Auparavant effectuée de manière manuelle, elle consistait en l’humidification de la peau intérieure de l’agrume, auquel on avait auparavant retiré la pulpe. Après un repos de plus de 8 heures, cette peau humidifiée sera pressée sur une éponge qui en capte l’essence. Après décantation, l’essence sera alors récupérée au sein d’un vase. Aujourd’hui industrialisée, l’expression peut également être effectuée avec des fruits entiers ; le jus et l’essence seront alors séparés par force centrifuge.

  • La progressive "industrialisation" amène l’extraction par solvants volatils à se développer. Après séchages des plantes, celles ci sont disposées dans de grandes cuves, ou des grilles sont étalées sur toute la hauteur pour pouvoir les disposer. Après avoir été plongé à plusieurs reprises dans ces cuves remplies de Benzene, les plantes sont alors essorées et sorties des cuves. Le solvant, ayant capté toutes leurs molécules olfactives, sera alors chauffée, et son évaporation donnera une patte appelée concrete. Lavée et purifiée à l’alcool, puis filtrée, la concrete se transforme en absolue, matière pure essentielle à l’élaboration du parfum et traduisant parfaitement les qualités olfactives de la baie.

  • A ce jour, le procédé le plus précis en terme d’extraction et de pureté de résultat est celle réalisée par le CO2 supercritique. Elle impose une première contrainte ; le CO2 n’est que peu soluble dans l’eau, et cette dernière acidifie le milieu olfactif. C’est donc un procédé déstiné majoritairement aux plantes sèches, les plantes fraiches disposant d’une forte teneur en eau, impliquant un séchage technique et allongeant fortement la durée que prend l’extraction. A la différence des précédents procédés évoqués, impliquant dans leur majorité une exploitation de la matière par la chaleur, qui affecte la plante. L’extraction par CO2 est elle réalisée à 30°C. Le gaz utilisé est extrait de filières agricoles en majeure partie, ou il est considéré comme un déchet. Placée dans une cuve cylindrique, équipée de filtre de part en part, la matière première dont on souhaite extraire l’essence est plongée dans le CO2 mis sous pression dont l’état est entre le liquide et le gaz. A son contact, l’huile essentielle de la plante est dissoute dans le CO2, et sera finalement extraite au relâchement de pression : le CO2 reprend sa forme gazeuse, et se sépare des molécules olfactives qui sont exfiltrée par un conduit.