JAPON : SAVOIR FAIRE ET MODERNITÉ

  • Le savoir-faire textile japonais est réputé dans le monde entier pour sa qualité et sa créativité. Entre tradition et modernité, le Japon a toujours su se réinventer en innovant et en mettant en avant de nouveaux procédés de fabrication et de développement, sans jamais délaisser les métiers qui en font une place unique du textile mondial. C’est sous l’ère Meiji (1868-1912), souvent dénommée les “lumières” japonaises, que l’industrie textile a connu son plus grand développement économique et technologique. Des types de travaux textiles spécifiquement japonais se sont développés, balançant entre les traditions de l’habillement japonais et les nouvelles techniques textiles venues de l’occident. En voici les plus mythiques : Tout d’abord le sashiko, qui est une technique de broderie japonaise jouant sur le placement et la géométrie de motifs de petits points de couture. Les broderies sashiko sont généralement réalisées avec de longues aiguilles et du fil blanc sur du coton couleur indigo et avaient pour but premier d’assembler et de réutiliser plusieurs couches de tissus pour se couvrir du froid.

  • Le shibori, technique de teinture originaire du VIIe siècle. Contrairement à l’ikat, le shibori teint le tissu après avoir que l’artisan ait travaillé le textile en le tordant ou le pliant de façon à créer un motif unique. C’est sur ce procédé que s’appuie le tie and dye. Autrefois utilisée à fabriquer les vêtements des classes les plus aisées, elle est aujourd’hui répandue dans le monde entier, notamment en raison du mouvement hippie des années 60. Ensuite le sakiori, technique qui permet de recycler les toiles de coton usagées. Elle est apparue à l’époque Edo, quand le coût du coton avait augmenté fortement. Le coton usagé est utilisé comme fil de trame tandis que des fils de chanvre ou de coton neuf constituent la chaîne. Le tissu était ensuite réutilisé comme vêtement de travail, en linge de maison, ou en ceinture de kimono.

  • Et finalement, le denim. C’est dans la région d’Okayama et plus précisément dans la ville de Kojima que les premières manufactures dédiées au denim voient le jour car les usines disposent des machines adéquates pour fabriquer la célèbre toile venue des Etats-Unis à la fin de la seconde guerre mondiale. Ces métiers à tisser traditionnels permettent de fabriquer les jeans selvedge aux coutures solides. Les toiles sont teintes en indigo, parfois mélangé à d’autres couleurs pour donner des nuances de bleu. La couleur change au cours du temps en déteignant dans des nuances de marron, de vert ou de rouge selon le tissage et la teinture choisie. Equipant ses usines des machines américaines, au point spécifiquement adapté au denim, à l'origine des "défauts" d'usures recherchés par les initiés, le Japon se positionnera au fil du temps comme eldorado de la confection d'une des matières les plus mythiques de l'histoire.