DENIM : HISTOIRE ET EVOLUTION

C’est peu après la moitié du XIXe siècle que nous retrouvons les premières traces de l’iconique matière. Évolution pratique de toiles importées d’Europe, bien plus rigides et utilisées comme couverture des vêtements portés par les travailleurs, elle gagne en légèreté et s’impose au fur et à mesure comme l’uniforme de travailleurs manuels.Véritable pionnier de ce qui deviendra un des mythes du vestiaire mondial, Levi Strauss, fonde la marque éponyme en 1873 est à l’origine des évolutions majeures du denim. Première en date, et à l’origine du succès de sa marque, l’ajout de rivets aux coin des poches, palliant à l’allègement qu’apporta le denim au vêtement de travail. Jusqu’alors porté avec des bretelles, le vêtement alors nommé “Overall” les perdra à l’initiative de Strauss, qui les remplacera par des passants à la ceinture. Toujours dans un souci de proposer un vêtement résistant à l’épreuve du dur labeur de ceux qui le portent, Levi’s sera le premier à introduire la couture rabattue aux deux surpiqures encore existantes aujourd’hui.

Tissé dès sa création en Selvedge, liseré finissant les deux extrémités de la laize, ce procédé permet tout d’abord une finition propre de la matière. Ainsi, évitant que la toile ne s’effiloche, ce tissage garantit la durabilité du denim. Sa finition de bord en bord présente également un second avantage ; elle permet une toile plus dense, serrée, amenée à se détendre au fil du temps, et provoquer la patine tant recherchée.

L’industrialisation de masse et la rationalisation de la production des jeans amènera cette qualité à progressivement disparaître de l’offre des plus grandes marques. C’est au Japon principalement, équipé techniquement pour tisser le denim avec cette caractéristique, que le selvedge fera petit à petit sa réapparition.

Le denim, et notamment au travers du Jean, pantalon 5 poches popularisé par Levi Strauss, conquiert au fur et à mesure la société, sortant de son cadre “Workwear”. La Grande Dépression accélère son essor drastiquement ; alternative peu coûteuse face à la crise, le Jean se retrouve dans les gardes robes citadines comme paysannes. L’après guerre le fera connaître plus massivement en Europe, les Etats Unis déversant leurs surplus militaires sur le continent.

Son arrivée sur le grand écran, portée par Hollywood, amène le jean à conquérir les jeunes générations des USA, mais également du reste du monde ayant accès à cette culture naissante. Marlon Brando, James Dean, Marylin Monroe, Steve McQueen ou bien encore Tom Cruise firent partie de ses plus influents ambassadeurs.Il traverse alors les décennies, et devient un élément indéboulonnable de la silhouette de bon nombre de mouvements culturels ; Mods, Hippies, Punks… Tous l’arborent, y apportent leur itération, et forcent son évolution dans la société.